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Le "Terre de Merveilles"
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19 novembre 2008

Henry, le tourisme et le ping pong show

Attention, ce titre est un piège...

Je cède à mon envie de copier ces lignes savoureuses qui sauront j'en suis sûr relancer l'une de ces éthylopolémiques de fin de soirée dont nous sommes épris. Elles sont extraites de "La croisière du hachich", l'un des tomes de l'autobiographie de l'aventureux Henry de Monfreid.

J’ai voulu voir les Pyramides, mon rôle de touriste comporte cette obligation. Quelle déception ces tas de pierres ont été pour moi ! La majesté du désert les écrase. Il faut penser au travail qu’ils ont coûté pour admirer l’effort humain. Il faut une mentalité de touriste allemand pour être accessible à cette admiration artificielle.

La moindre colline émergeant dans la solitude d’un désert est plus grandiose que ces volumes géométriques entourés de guinguettes, de photographes, de caravanes pour rire où les chameaux portent des clergymen en vestons noirs.

Le sphinx est lamentable dans la foule des badauds, le nez en l’air, la bouche ouverte, écoutant la parole aigre du cicérone. Un Herr Doktor, professeur de l’Université de quelque part, au nord du 50ème parallèle, écrit des cartes postales à ses élèves sur la patte du monstre de granit, pendant que la famille ouvre des boîtes de sardines en rêvant, comme il convient, quarante siècles qui les contemplent.

[…]

J’ai hâte, maintenant, de retrouver le pont de mon bateau, ces quelques pieds carrés de planches, tantôt brûlants, sous le soleil, tantôt ruisselant d’embruns, mais qui sont pour moi le tapis merveilleux du conte arabe, celui qui m’a porté aux pays enchantés où tout est éternel, où j’ai goûté l’ivresse de me croire hors du temps, dans un pays où plus rien ne rappelle la marche vers la mort des êtres et des choses.

... Jubilation...

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