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Le "Terre de Merveilles"
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15 septembre 2006

La réponse d'un chaland

Revenons brièvement sur le cas "Science des rêves", sujet épineux s'il en est. En effet, j'ai pu constater qu'un malveillant avait pris un malin plaisir à tirer à boulets rouges sur ce film. Je n'ai pas la prétention de venir en chevalier blanc pour le secourir. Je ne l'ai pas trouvé fabuleux. Il y a certes des critiques à lui faire et celle du choix de la langue n'est pas des moindres (surtout pour ceux qui, comme moi, se sont fait abuser par une VF mal dégrossie). Cependant, je trouve que tout n'est pas à jeter et que, faute de laisser une trace impérissable dans les anales du 7ème art ce film aura quand même eu le mérite de faire jaser, et pour certains, de leur faire passer un agréable moment.

Ainsi donc, je m'en vais répondre à la démonstration pseudo-objective qui tentait de mettre à bas de façon scientifique ("par a + b") que le film de Michel Gondry est un "mauvais film". Sans vouloir plonger dans la digressante question de la relativité du bon goût, je me contenterais de dire combien les atteintes portées ne touchaient que par la sensibilité du critique. Après tout, l'essence d'une œuvre ne se trouve-t-elle pas aussi dans les yeux de celui qui la regarde ? Dans un tel système, comment peut-on parler d'objectivité ? Chaque œuvre est appréhendée de façon unique et je ne pense pas que l'on puisse ériger de manière universelle une loi disant en quoi une œuvre est bonne ou mauvaise. Je me suis un peu écarté du sujet mais ce qui m'importait était de remettre en cause la démarche initiale. A savoir : aller voir un film en sachant d'emblée qu'on ne va pas l'aimer. Il est alors évident qu'on le trouvera mauvais.

Pour chaque film, on pourrait certes, critiquer la faiblesse d'un scénario, l'absence de sens, le manque d'originalité d'une idée, la lourdeur de certains effets de style ou le jeu des acteurs, mais je ne vois pas pourquoi blâmer un cinéaste de parler de sa vie, de ce qui le touche, en somme, de partager avec son public (volontaire) la vision qu'il a du monde. Son univers est enfantin. Soit. Il loue les bonheurs perdus de l'innocence de la jeunesse, de ce temps béni loin des chefaillons, des responsabilités civiles et quotidiennes, des obligations morales, des étiquettes qui brident les aspirations. Ce temps où tout semblait possible : il suffisait juste d'imaginer pour que cela le soit. Devenus "grands", il nous est aujourd'hui difficile de retrouver ces moments d'évasion du réel et pour les plus pragmatiques d'entre nous cette possibilité ne prend plus corps que dans le rêve (et le jeu de rôle, pour certains). Pourquoi blâmer un auteur de tenter de nous faire partager pour le court moment d'un film un univers onirique où tout reste possible. Personnellement, j'aime bien ce que fait Gondry, sur le plan graphique évidemment mais aussi sur ses intentions, sur cette envie qu'il a de plonger le spectateur dans un univers poétique et métaphorique. Je lui ai donc fait confiance et l'ai laissé me porter dans son film. Même si ce ne fut pas une réussite complète, j'avoue m'être laissé prendre au jeu et avoir passé un moment agréable. Je n'en suis pas sorti grandi ou transformé de quelque manière que ce soit, j'ai juste, pendant une centaine de minutes, fait le rêve d'un autre.

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Commentaires
A
Moi j'adhère plutôt à ce genre d'idée : "Après tout, l'essence d'une œuvre ne se trouve-t-elle pas aussi dans les yeux de celui qui la regarde ?"<br /> Cependant, je trouve que les "avocats" ont ammenés de bons arguments, et que ma foi...je suis d'accord avec les deux.
K
L'appel du vide ?
Z
La force de l'habitude
J
Sympa le jeu de mot, j'y penserais pour mon prochain spectacle !
K
« faute de laisser une trace impérissable dans les anales du 7ème art ce film aura quand même eu le mérite de faire jaser, et pour certains, de leur faire passer un agréable moment ».<br /> <br /> ...Espérons que ce trou ne reste pas dans les annales...
Le "Terre de Merveilles"
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